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Joseph Mbungu Nsiesi | A Compass of Faith: A man’s Journey to America
Joseph Mbungu Nsiesi ouvre les yeux aux jeunes américains
Par : NFDPC
Dans : World
Juin 13, 2014

Joseph Mbungu Nsiesi, auteur de A Compass of Faith: A Man’s Journey To America, ouvre les yeux aux jeunes américains dans tout le pays. Beaucoup de gens traversent une intersection bondée chaque jour et passent devant au moins 10 inconnus. Les humains sont connus pour ne pas être humains. Un individu peut scanner plus de dix autres individus et juger en quelques secondes comment chacun est ou n’est pas. Chaque personne a sa propre histoire. Certaines histoires sont des rêves incroyables, d’autres sont incroyablement loin d’être des rêves. S’ils avaient la possibilité de lire une biographie sur 10 inconnus, beaucoup découvriraient que leurs jugements initiaux sont loin de la vérité. L’histoire de Joseph Mbungu Nsiesi est une histoire que même l’imagination de la personne la plus créative ne pourrait concevoir, rien qu’en voyant un homme passer dans la rue.

Nsiesi, 45 ans, est un mari, un père, un activiste et un infirmier diplômé respecté à l’Hôpital Kaiser Permanente de Los Angeles, en Californie. Pour beaucoup de jeunes Américains désirant devenir des RN, le chemin pour y arriver semble tout tracé – fréquenter l’école secondaire,  l’école de sciences infirmières, puis passer l’examen du ministère pour recevoir leur licence d’infirmier. Pour Joseph Mbungu Nsiesi, la route vers cette passion et fonder une famille n’était pas si claire. En fait, aucune route n’existait pour lui.

Né en 1969 dans la République Démocratique du Congo (anciennement le Zaïre), Nsiesi y a grandi à une époque où aller à l’école pour recevoir une éducation était une bénédiction qu’il ne prenait pas pour acquise. Il a obtenu un diplôme national d’études de commerce. Sa famille et ses amis plaçaient beaucoup d’espoir en Nsiesi, car il avait hâte d’aller à l’université pour prolonger ses études. Malheureusement, il a dû faire face à beaucoup de corruption et de violence pour aller en classe. Il devait se lever chaque matin à 4h pour avoir un siège dans le bus qui l’emmenait à l’université, qui se trouvait à plusieurs kilomètres de chez lui. À l’arrivée, Nsiesi devait donner chaque jour des pots-de vins aux officiers pour s’assurer d’avoir une place dans la classe, ce qui n’était pas garanti. Les élèves venaient de loin, avec l’espoir de pouvoir rentrer dans leurs classes. Beaucoup se retrouvaient assis à l’extérieur de la classe, tristement déçus de jour en jour. Nsiesi devait constamment faire attention de ne pas tomber nez à nez avec des voleurs du campus, prêts à le dérober de son argent. Le seul obstacle que rencontrent beaucoup de jeunes Américains en fréquentant une université aux États-Unis, une fois les frais de scolarité ou l’aide financière réglés, est simplement de rendre leurs devoirs à temps. Même si les frais de scolarité posent un problème dans une grande université, un étudiant aux États-Unis a le choix de fréquenter une faculté moins chère, ou de s’inscrire dans une faculté communautaire pour faire des études générales en attendant d’avoir assez d’économies pour fréquenter une grande université. Et quand la scolarité est prise en charge, la seule contrainte est de ne pas trop faire la fête.

Chaque jour pendant huit mois, Nsiesi était en mode survie pour recevoir une éducation et sauver sa vie.  Il décida finalement de rejoindre l’entreprise familiale pour apporter un revenu supplémentaire à sa famille. Nsiesi n’a décidément pas grandi dans la structure familiale heureuse et prospère des Huxtable de la série télé The Cosby Show, ni même dans ce qui est devenu la norme aujourd’hui pour la plupart des enfants – un foyer monoparental. L’un ou l’autre aurait été idéal pour Joseph Nsiesi. Il fut séparé de ses frères et sœurs quand sa mère décéda, et son père l’envoya vivre avec son oncle et ses tantes alors qu’il était très jeune. Le travail douloureux qu’il devait faire à l’âge de sept ans était forcé, accepté, et n’était pas à discuter dans sa culture. Nsiesi savait alors que tout ce qu’il voulait, c’était faire de l’argent pour vivre et fournir une vie confortable pour lui-même, sa copine Nenette, et la famille qu’ils fonderaient un jour. La seule chose sur sa route était de savoir comment il allait y arriver.

Un soir, l’entreprise familiale prit un mauvais tournant quand des cambrioleurs et des vandales la détruisirent et pillèrent tout. Il n’y avait pas de retour en arrière possible pour la reconstruire, car le gouvernement et les autorités étaient aussi corrompus que les criminels. Comme n’importe quel homme qui voit sa famille devenir affamé, Nsiesi était en colère, inquiet, et proactif pour le changement. Il rejoignit des activistes politiques pour passer à l’action, ce qui poussa le gouvernement de son propre pays à inscrire son nom sur une liste de cibles à exécuter. Des soldats cherchaient ceux qui demandaient justice dans leur pays. Chaque jour, Nsiesi prenait des risques en sortant se faire de l’argent comme il le pouvait, en vendant du gaz entre autres, pour nourrir sa famille.

Nsiesi fut mis face à une décision que les jeunes hommes de son âge ne devraient jamais avoir à prendre, à moins de vivre dans des cités infestées de gangs aux États-Unis. La plupart des hommes dans la vingtaine débutent leurs carrières et découvrent le monde. Ils sont loin des réalités que rencontrent les jeunes hommes et femmes qui vivent à proximité aux États-Unis, et font face à la mort chaque jour, beaucoup plus tôt que d’autres jeunes gens dans d’autres pays. Nsiesi devait décider si c’était plus sûr pour sa famille et sa bien-aimée Nenette qu’il reste au domicile, ou qu’il s’en aille avec l’espoir de construire une meilleure vie pour sa famille. En se réveillant tous les jours avec la possibilité d’être assassiné par son propre gouvernement, il sentit qu’il n’avait plus le choix. Il regarda le fleuve Congo qu’il voyait autrefois comme accablant et effrayant. Contre la volonté de ses oncles, de ses tantes et de Nenette, et spirituellement déchiré de quitter ceux qu’il aimait, il embarqua sur un bateau (baleinière) et remonta le fleuve Congo. Son voyage sur le fleuve allait soit le guider vers l’espoir, soit le mener à sa mort imminente.

Une fois que Nsiesi réussit à embarquer sur le bateau plus que bondé, et qu’il s’éloignait de sa ville natale, il commença à penser à la liberté et aux possibilités qui s’offraient à lui. Mais la vie fit en sorte qu’il ne se sente pas trop confortable. La mort s’insinua quand elle pris la vie de son compagnon de voyage qui était couché près de lui sur le bateau. Nsiesi lui-même attrapa les mêmes symptômes qu’avait eu son ami. Il savait que ce n’était plus qu’une question de jours avant qu’il ne meurt aussi de la même maladie sur le fleuve. Mais s’il y avait une chose à laquelle Nsiesi tenait plus que l’eau et la nourriture, c’était sa foi en Dieu. Alors que beaucoup étaient déshydratés et affamés lors de ce voyage vers l’espoir, il parlait à Dieu pour nourrir son âme. Saignant et avec des douleurs atroces, il s’accrochait à sa Bible. La volonté de Dieu l’emporta sur sa condition physique et l’aida à s’en sortir durant un mois lors du voyage sur le fleuve qui constituait son seul moyen de sortie. Nsiesi arriva finalement à Mbandaka, exténué et toujours très malade, mais le combat et la route étaient loin d’être terminés. Il rencontra encore plus de voleurs et de corruption chez son propre peuple (Chrétiens et Musulmans), alors qu’il s’installait pour commencer une nouvelle vie, mais sa foi en Dieu le poussait continuellement à avancer quand d’autres auraient abandonné.

Enfin, la chance tourna en sa faveur quand il reçut un passeport pour l’Amérique. Mais il se confronta à un tel racisme, qu’il ne fut pas autorisé à monter à bord de l’avion en destination des États-Unis, à cause de la couleur de sa peau. Arrivés à ce point dans le livre, la plupart des lecteurs pleureraient de l’épuisement et de la malchance de Joseph Mbungu Nsiesi. Combien d’autres coups cet homme allait-il encore pouvoir supporter, se demanderaient beaucoup de lecteurs. La vie continua de lui donner des coups, mais Nsiesi continuait à se relever et à avancer. Il pris coup bas après coup bas, mais il ne lâchait rien. À l’aéroport, n’ayant rien à perdre et alors que le personnel l’empêchait de monter à bord de l’avion, il commença à exploser et enleva ses vêtements. Ils virent la passion, la douleur et la rage dans ses yeux, et ils arrêtèrent la fermeture des portes de l’avion. Il s’était battu pour l’espoir, il s’était battu pour un avenir.

Nsiesi a rejoint l’Amérique et n’a pas pris son accès à l’éducation comme acquis. Après avoir témoigné de la mort de son compagnon et s’être soigné de la même maladie fatale, Nsiesi est immédiatement devenu infirmier, excellant à dispenser des soins aux malades. Et comme beaucoup sont souffrent toujours au Congo, à cause du manque de soins médicaux, il a créé une organisation (La Fondation Nsiesi pour la Prévention des Maladies au Congo) qui donne des conseils médicaux pour sauver des vies dans le monde entier. Joseph Mbungu Nsiesi vit maintenant la belle vie à Los Angeles, en Californie, avec sa femme Nenette, et il a su donner un exemple de réussite à ses enfants. En le voyant ainsi, beaucoup pourraient penser que c’était un jeune homme Africain d’une famille privilégiée, et juger que la vie a été assez généreuse avec lui. Mais quiconque s’est assis pour boire un café avec cet homme, est reparti impressionné par sa force, sa passion et sa reconnaissance envers le Congo et l’Amérique.

Joseph Mbungu Nsiesi ouvre les yeux aux jeunes Américains. Beaucoup de parents américains devraient faire lire A Compass of Faith: A Man’s Journey To America à leurs adolescents. Ceux-ci en ressortiraient en appréciant de se réveiller chaque matin pour regarder la vie et non la mort en face. Ils se réveilleraient en ne prenant pas l’école pour acquis. Ils se réveilleraient en comprenant à quel point l’espoir est puissant. Ils se réveilleraient en ayant envie de contribuer à leur communauté et leur pays. Et surtout, ils se réveilleraient chaque jour en remerciant Dieu.